Mon histoire

Suivez les tribulations d'une jeune maman québécoise passionnée de déco, de voyages
et de cuisine qui part à l'aventure avec fille et mari pour s'installer à Paris.








mardi 29 juin 2010

Je suis malade, complètement malade

Les microbes ont pris le dessus de ma vie le premier jour de mon arrivée en France. Après 17 jours de Doliprane (notre bon vieux Tylenol au Québec), malgré mon 40 degrés de fièvre, j'ai quand même eu la lucidité de m'avouer vaincue. Me voilà, super-maman, abattue par quelques petits microbes d'une virulence pourtant bien moindre que le niveau d'énergie de la Princesse-tornade!


Ne connaissant aucune clinique ni aucun médecin ici, j'organise ma journée et celle de Chéri pour pouvoir me rendre à l'hôpital consulter un médecin. Chéri a une réunion importante tôt le matin, puis il reviendra s'occuper de Princesse pendant que je vais à l'hôpital. Mais voilà qu'il m'appelle pour me dire que sa collègue connaît un bon médecin tout près. Chéri essaie de me convaincre d'appeler, mais selon mon expérience du Québec, je sais bien que le rendez-vous, si par miracle rendez-vous il y a, ne sera au mieux que dans 2 mois... Mais comme je n'ai rien à perdre, à 8 heure j'appelle.


Moi : 'Bonjour, j'ai besoin de consulter un médecin et quelqu'un m'a recommandé le Dr XYZ. C'est possible d'avoir un rendez-vous?'
Réceptionniste : 'Bien sûr, attendez-moi un instant. 10h15 ça vous convient?'
Moi : 'Aujourd'hui???'
Réceptionniste : 'Oui, vous préférez un autre jour? Demain peut-être?'
Moi : (silence d'ébahissement)
Réceptionniste : 'Madame, vous êtes là?'
Moi : 'Oui, parfait pour 10h15, j'y serai sans faute. Merci!'

Je me présente donc à l'heure et à l'adresse dite. Je suis accueuillie dans la salle d'attente par une jeune trentenaire en robe soleil, souriante et de bonne humeur. La réceptionniste me semble-t-il.

Elle : 'Je suis à vous dans une minute.'

Moins de deux minutes plus tard, elle revient à la charge :

Elle : 'Je suis le docteur XYZ. Bienvenue, prenez place dans mon bureau et racontez-moi votre problème, vous n'avez pas l'air d'aller!'


Le bureau est moderne, joli même et décoré avec une touche de rose. La docteure m'écoute avec attention et empathie. On procède à tous les examens et tests nécessaires, puis on se rassoit à son bureau. Elle ouvre mon nouveau dossier elle-même en moins de deux, puis me demande :


Dr XYZ : 'Vous allez régler la consultation de quelle façon?'
Moi : 'Ça dépend, vous pouvez me dire c'est combien?' (Je m'attendais à quelque chose entre 100 et 200 euros.)
Dr XYZ : 'C'est 27 euros.'
Moi : '27 euros?!?!?! Pour ce prix, vous pouvez m'en mettre trois?'
Dr XYZ : 'Pardon?'
Moi : 'Rien, rien. Merci docteure, c'est un réel plaisir d'être malade en France.'

dimanche 27 juin 2010

Le voyage en avion

'Elle va dormir tout le long' qu'il m'avait dit. Il, c'est mon mari que nous appellerons dorénavant Chéri. Elle, c'est ma fille de 17 mois qui sera Princesse pour les besoins de l'histoire. Pour vous mettre en situation, Princesse à l'air d'un ange avec ses grands yeux bruns intelligents, sa fossette irrésistible et ses boucles dorées. Mais Princesse porte des petites cornes sous ses jolies boucles. Oh, toutes petites, petites les cornes, mais c'est qu'elles poussent à vue d'oeil! Pas très sage donc, mais oh combien charmante, ce qui fait qu'on lui donnerait la lune juste pour la voir sourire et qu'elle fini toujours par séduire tout le monde. Princesse devait donc dormir pendant les 7 heures du voyage pour aller rejoindre Chéri qui était parti une semaine avant nous pour nous installer à Paris. Mais quelqu'un avait pensé à lui donner le mémo sur les heures de sommeil réglementaires? Non? Ah zut, ça explique pourquoi elle n'a dormi que 2 heures... Ajoutez à cela un vol avec beaucoup de turbulences où nous avons dû rester attachés presque tout le long. Après 15 minutes, Princesse avait trouvé comment détacher ladite ceinture. Comment ouvrir le cendrier dans l'accoudoir. Allumer et fermer l'écran devant elle. Allumer la lumière au dessus de sa tête. Appeler l'hôtesse en appuyant sur le bouton. Relever et baisser l'accoudoir entre nous deux. Celui avec le voisin aussi. Et elle avait croqué, oui je dis bien croqué, les orteils du voisin d'en arrière qui prélassait ses pieds sur mon accoudoir. Mais ça lui apprendra à avoir un peu de manières!

Garder ma petite tornade assise pendant 6 heures à relevé du miracle. Je ne sais toujours pas comment je m'en suis sortie, mais l'expérience a été traumatisante. Et pour mon voisin sûrement aussi, mais il a été d'une patience et d'une gentillesse hors de l'ordinaire. Pour m'encourager, l'hôtesse m'a apporté un petit sac surprise pour les enfants. Dedans, un yoyo (pas très approprié ni pour un avion bondé, ni pour un bébé de 17 mois) et un crayon de bois hyper pointu (très pratique pour se crever un oeil ou barbouiller sur l'écran vidéo devant soi). J'avais par chance apporté quelques jouets nouveaux pour l'intéresser. Cinq petits jouets, à deux minutes d'attention chacun, ça ne fait toujours que 10 petites minutes au bout du compte.

Je ne sais pas comment, mais le vol a fini par se terminer. Mais j'étais loin de la fin de mon calvaire. La poussette que j'avais apporté jusqu'à l'avion ne me serait finalement pas remise à la sortie de l'avion, mais bien dans le carroussel à bagages. Enfilade interminables de corridors pour s'y rendre, la petite en équilibre sur une hanche, le sac à couches en bandouillère, le sac à main trainant derrière pour allécher les pickpockets potentiels. Passe la douane, re-enfilade de corridors, nous arrivons enfin au carroussel. Mes trois valises arrivent bien sûr vers la fin, mais aucune trace ni de la poussette, ni du siège d'auto que j'avais apporté. Il ne reste que moi autour du carroussel. On fini par me renseigner que les bagages hors dimension seront livrés à une borne un peu plus loin. J'empile mes trois valises sur un chariot et je pars avec la petite vers la borne. Après 30 minutes d'attente, je retourne au comptoir d'Air France où on se renseigne pour moi. Les bagages ont été livrés au mauvais endroit, on me les amène sous peu, promis. Re-attente. Ils arrivent enfin. Empile le siège d'auto sur la pile de valise, déplie la poussette, embarque Princesse dans la poussette.

Et commence une autre péripétie, ou plutôt je devrais dire une nouvelle discipline olympique. Enclencher le frein du chariot à bagage d'une main pour le pousser et de l'autre main on pousse la poussette. Une main sur chaque. On essaie d'aller droit. Passer à travers des portes battantes avec tout cet accoutrement. Trouver un guichet automatique qui bien sûr est temporairement hors d'usage. Recommencer la discipline olympique pour en trouver un autre. En fait un bureau de change. Tant pis, on paye la commission. La Princesse en profite pour faire ses besoins et il faut la changer. Les salles de bain me semblent soudainement bien loin. Tant pis encore, elle sera changée sur un banc public sous les yeux ébahis de militaires qui font leur ronde la mitraillette au cou. Ça a débordé, les vêtements de rechange sont trop chauds, re-re tans pis, elle restera en couche. Trouve la sortie, puis un taxi. Alléluia! Installe le siège d'auto dans le taxi, la petite en couche dedans, le bardas dans le coffre et direction la maison! Le trafic est intense, heure de pointe du lundi matin. Maman n'en peut plus, Princesse non plus. On arrive à Neuilly, tout proche de l'appart. Bientôt la fin de mon épopée. Dormir, je veux dormir. Princesse se met à tousser. Et à tousser. Et à vomir. Partout. Essaie de nettoyer la pauvre petite du mieux que je peux. Boulevard Victor-Hugo. On y est presque. Nettoie le plancher du taxi, la porte, tout ce que je peux atteindre. C'est notre adresse. On arrive! Généreux pourboire au chauffeur pour qu'il puisse faire nettoyer le taxi, sors la poussette, la petite, le siège d'auto, les trois valises, le sac à couches, le sac à main. Chéri nous a vu depuis la fenêtre et descend nous accueillir.

'Et puis, comment a été le voyage?'
'Parfait Chéri, juste parfait. Je peux aller dormir maintenant?'